Audience surréaliste à la Cour d’appel de Paris : quand l’État vacille, que reste-t-il de la justice ?
C’est le cas en ce moment, ce fut le cas si souvent dans l’histoire que l’on peut dire qu’en réalité c’est la norme.
Lorsque la loi est équivoque, voire malsaine ou carrément injuste, le juge doit dire la justice. Il ne peut plus se contenter de se retrancher derrière la loi. C’est alors une terrible difficulté. Mais, c’est son serment, c’est l’honneur de son métier, de sa vocation, c’est ce pourquoi le peuple est prêt à l’admirer.
La démocratie nous prouve aujourd’hui qu’elle n’est pas une faiseuse systématique de lois justes, il suffit d’observer chez les autres… mais aussi chez nous…
Jusqu’à récemment les juges pouvaient prétendre pratiquer une certaine liberté par rapport à nos lois, à notre constitution, mais c’était démagogique, uniquement dans la ligne de la doxa, sans danger, car sans conséquences apparentes, juste un peu coûteux pour la société, pour les « riches ».
Aujourd’hui nous arrivons dans le dur, le réel, le concret. Les conséquences liées à des lois oppressantes, liberticides, à sens unique, s’imposent à tous.
L’injustice de la faillite du pays, imputable à la responsabilité de ses dirigeants et de leurs complices depuis quarante ans, qui nous touche tous, va provoquer un tsunami.
Seule l’idée de justice — à la charge des juges— peut nous éviter les autocrates ou la violence et nous laisser sur la voie de la démocratie consentie par tous.
A ma petite échelle je suis au cœur du problème.
Jeudi 12 juin j’étais devant La Cour d’appel de Paris où je défendais les conclusions suivantes, face à celles de Bercy.
L’audience a été étrange. Dès le début le procureur a signalé qu’il allait quitter la salle car il venait d’apprendre que le 15 juin certaines choses ne lui seraient plus payées par manque de fonds de l’Etat, que donc il avait d’autres choses à faire que de rester là…
Effectivement, après l’appel des causes… il est parti. Plus de procureur !!!
Personnellement je ne l’ai pas regretté. Dans l’affaire des billets du blog sur le meurtre et le suicide de Bullecourt, où j’ai été relaxé, il avait requis plusieurs mois de prison contre moi…
Mon dossier a été appelé et, soudain, après un bref aparté entre la juge chargée de mon dossier et le Président, il apparut que mon dossier nécessitait un procureur.
Voilà donc l’audience suspendue et les magistrats partis à la recherche d’un procureur.
La pêche fut bonne, une demi-heure plus tard les magistrats revinrent avec un procureur, qui n’a pas paru connaître le dossier, qui n’a pas dit grand-chose, juste son souhait de me voir condamner pour des raisons qu’il ignorait complètement… un réflexe spinal probablement.
N’importe quel lecteur des conclusions — les miennes et celles du fisc — constatera que je ne m’écarte pas du sujet, c’est-à-dire de l’irréalité de la créance pour laquelle Bercy me poursuit depuis vingt ans, pendant que de son côté Bercy ne démontre jamais la réalité de cette créance – deux millions cinq d’Euros, quand même – se contentant de m’attaquer ad hominem, ce qui suffit largement aux tribunaux pour me condamner systématiquement depuis vingt ans.
Mais cette fois il est possible que cette stratégie soit un peu courte.
Car, la réalité de cette créance ne repose que sur le fait qu’elle a été validée par la justice, que Bercy a pu abuser en toute impunité.
C’est là le nœud : aucune preuve sérieuse n’a jamais été apportée, mais la créance est devenue officielle uniquement parce que l’institution judiciaire l’a entérinée, sur la seule foi des affirmations de Bercy.
Et aujourd’hui, Bercy fait porter aux juges le poids des tortures infligées par le recouvrement de cette dette fictive.
La boucle est bouclée.
Nul aujourd’hui, y compris la justice, ne peut ignorer où sont les vrais escrocs, ceux qui ont trahi notre confiance donnée en leur confiant la garde de notre capital commun. Qui l’ont dilapidé en corruptions politiques, avec pour seuls buts leurs propres élections au lieu de la bonne marche de notre pays.
Nous arrivons face à la guerre à poil, incapables de défendre notre nation, nos enfants et nos biens.
La guerre qui ne se déclare pas, qui se répand.
Ceux qui croient déclarer la guerre où au contraire la juguler sont des imbéciles. La guerre n’est que l’expression soudainement majoritaire de la violence, laquelle est latente chez les hommes.
Nous avons tous été jeunes, nous savons comment la violence peut surgir d’un rien : un mot, une tension mal gérée, une frustration. Soudain, une soirée bascule, une réunion dérape. La violence est là, comme un feu qu’on n’attendait pas, et qui se nourrit de lui-même, du chaos qu’il crée, jusqu’à épuisement. Ce mécanisme intime, immédiat, nous l’avons tous vu à l’œuvre. À l’échelle d’un peuple, il est identique, mais plus tragique encore.
Donc, gérer un pays sans lui donner les moyens de se défendre de cette violence endémique chez l’homme est une responsabilité majeure. Je n’ai jamais compris pourquoi ceux qui en 1939 ont laissé la France dans l’état de misère organisationnelle où elle était, générant une invasion mortelle, n’ont jamais été condamnés, sont même passés dans l’histoire comme des bienfaiteurs… Alors que nous vivons exactement le même schéma…
La justice est-elle en mesure de comprendre cela ? Probablement pas notre procureur qui fuit ses responsabilités parce qu’il n’a pas compris, c’est évident, le cheminement et la vie du capital, sans lequel une nation est inévitablement à un moment ou à un autre la proie désignée des violences.
Il est clair qu’aujourd’hui, la violence dont nous avons ici souvent débattu, s’est emparée d’une partie suffisante du globe pour que l’on puisse objectivement penser qu’elle est partie pour une aventure mondiale. Elle ne disparaîtra que par son propre épuisement. Ce n’est pas demain la veille.
Bien à vous. H. Dumas
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